Ça y est, à un peu plus de 3 ans, notre fille Gabrielle ne porte plus de couche (la journée). Elle n’est pas encore prête à ne plus en porter la nuit, alors… elle en met toujours ! Notre vision durant cette période a toujours été de suivre son rythme. Pour nous c’est une des clés de la “réussite” de cette étape : écouter l’enfant et suivre son rythme.
À un peu plus d’un an, nous apportions déjà des culottes à la nounou car Gabrielle était très intéressé par cet objet. On pensait même qu’elle serait propre très tôt. Finalement il a fallu 2 ans de plus. Mais comme pour tous les enfants, cette étape est franchie… enfin… elle est en train d’être franchie. Car même si elle ne porte plus de couche la journée, il va sûrement falloir encore plusieurs semaines (voire mois) avant qu’elle n’en porte plus du tout. Et même à ce moment là, quelques retours en arrière sont toujours possibles comme nous le verrons plus loin.
Le passage de la couche au pot peut être une étape un peu (beaucoup ?) stressante pour les parents et donc pour l’enfant. Le regard des autres, la pression de l’école sont des facteurs qui peuvent nous pousser à vouloir que notre enfant soit propre très tôt. Pourtant d’après Aletha Solter, il n’y a aucune relation entre le moment où l’on commence à apprendre la propreté à l’enfant et le moment où il sera effectivement propre. Commencer tôt ne sert donc à rien, il faut simplement respecter le rythme de l’enfant.
Quelques clés sur l’apprentissage de la propreté
Pas d’âge précis
La propreté ne s’acquiert pas à un âge précis. Cela se passe généralement entre 2 et 3 ans. Et souvent les filles enlèvent la couche avant les garçons, mais ce n’est pas une science exacte. Chaque enfant a son propre rythme. Le respecter c’est s’assurer que le passage entre la couche et le pot (ou directement les toilettes) se fera en douceur. D’ailleurs, pour certains spécialistes forcer l’enfant peut entraîner des troubles comme la constipation.
Bien qu’il n’y ait pas un âge précis, certains signes peuvent montrer qu’un enfant est prêt. Outre le fait qu’ils doivent être capable de contrôler leur sphincter et avoir une vessie suffisamment grande pour se retenir, ils doivent comprendre les règles et les suivre et avoir le désir d’imiter leurs parents (et en être capable).
Mais ce n’est pas tout. Une autre condition très importante doit être présente : l’enfant doit vouloir être propre. Ne plus porter de couche est une grande responsabilité, il faut être conscient en permanence de son besoin d’aller aux toilettes. Un enfant peut être prêt sur le plan physiologique mais pas sur le plan psychologique. Peut-être qu’il est tout simplement trop occupé à développer une autre compétence pour se soucier d’aller sur le pot 🙂
La découverte du corps
Lors des premières fois sur le pot, votre enfant sera sans doute très intrigué par le pipi qui sort de son corps. Certains enfants peuvent même en être effrayé. Il faut dire que c’est la première fois qu’ils voient leur caca et leur pipi !
C’est arrivé à Gabrielle. La première fois qu’elle a fait caca dans le bain, elle a eu peur et a tout de suite voulu sortir. Si ce cas vous arrive, rassurez votre enfant et lui dites que c’est normal de faire caca, tout le monde fait caca ! Même vous !
De même, évitez d’avoir l’air dégoûté lorsque vous lui nettoyer les fesses ou lavez le pot. Cela risquerait de le bloquer.
Arrêter la couche pour le pot
Donner lui l’envie d’aller sur le pot
Afin de lui donner envie d’aller sur le pot vous pouvez le faire participer à son achat. Le choisir et pourquoi pas le décorer permettront à votre enfant d’être actif et lui donneront l’envie de s’impliquer dans cette nouvelle étape. Vous pouvez également acheter avec lui les culottes ou les slips.
Certaines poupées “font pipi”. Cela pourrait lui plaire et lui donner envie de l’imiter.
Les accidents arrivent à tout le monde
Il ne vous viendrait pas à l’idée qu’un enfant qui apprend à marcher y arrive du premier coup ? Pour l’apprentissage de la propreté c’est pareil ! Les accidents arrivent et c’est normal ! Ils peuvent être agaçant pour les parents mais dites vous que l’enfant est en phase d’apprentissage, il est donc normal que de temps en temps il y ait des ratés.
Lorsque cela arrive, restez zen et faites le participer au nettoyage. Non pas dans un esprit de punition ou de revanche mais dans un esprit d’information. Et faites lui confiance, il y arrivera bientôt !
La « meilleure » méthode d’apprentissage 😉
Laisser l’enfant prendre l’initiative
La meilleure méthode d’apprentissage c’est tout simplement de laisser son enfant prendre l’initiative ! Ainsi après lui avoir montré plusieurs fois comment aller sur le pot, laissez le tranquille, il continuera lorsqu’il sera prêt. S’il en montre l’envie vous pouvez le laisser vous accompagner aux toilettes. Vous regarder va l’aider à en comprendre le fonctionnement et lui permettra de se faire à l’idée d’y aller à son tour.
Le responsabiliser
Si vous êtes tout le temps sur le dos de votre enfant à lui répéter qu’il n’a pas de couche, qu’il doit aller aux toilettes lorsqu’il a envie de faire pipi, cela risque de le déresponsabiliser et de freiner son apprentissage. Au contraire, faites lui confiance.
Un bébé apprendra plus vite à devenir propre si personne n’est derrière lui. Il comprendra bien vite qu’il doit penser lui-même à aller aux toilettes.
Ne pas le forcer à mettre une culotte
Le forcer à mettre une culotte est une chose à absolument éviter. Cela le déresponsabilise et lui enlève le contrôle.
Une fois que l’enfant a compris le fonctionnement du pot et qu’il est à l’aise avec le fait d’y faire ses besoins, vous pouvez chaque matin lui demander s’il préfère mettre une couche ou une culotte. Il est possible que certains jours il préfère remettre une couche plutôt qu’une culotte même s’il est habitué à porter une culotte. Cette “régression” peut provenir d’une préoccupation temporaire. Ce jour là il sait qu’il ne pourra pas se concentrer sur le fait d’être propre. N’oubliez pas, il est en période d’apprentissage.
Le laisser maître de la situation a plusieur avantages :
Peu d’accidents. Lorsque l’enfant n’est pas prêt ou n’est pas concentré sur le fait d’être propre, il peut choisir de mettre une couche.
Peu de problèmes. La plupart des problèmes surviennent lorsque les parents forcent ou essaient de provoquer les choses avant que l’enfant ne soit prêt.
Oublier les récompenses et les punitions
Sur ce blog nous évitons absolument toute forme de récompense et de punition. Ce n’est pas avec l’apprentissage de la propreté que nous allons commencer !
En plus de divers troubles du comportement et du développement affectif qu’elles peuvent développer, les récompenses et les punitions frustrent le bébé en le dépossédant de la responsabilité et de l’initiative, deux notions très importantes pour sa confiance en lui.
Mais surtout, lorsque l’on récompense un bébé pour s’être assis sur le pot, cela ne fait pas de lui un enfant propre comme par magie. Cela lui apprend simplement à être obéissant. Les récompenses et punitions lui enlèvent ses capacités à perdre ses habitudes de bébé par lui-même.
Être cool
Se passer de couche est une étape importante dans la vie d’un enfant. Mais seulement une étape parmi tant d’autres ! Si vous regardez en arrière vous verrez qu’il en a déjà passé d’autres extrêmement importantes (apprendre à marcher et à parler notamment) et qu’il en reste beaucoup !
Trop de pressions ou de félicitations risquent de bloquer votre enfant au lieu de l’inciter à aller sur le pot. Prenez ce nouvel apprentissage de façon cool, décontractée, amusante. Il s’agit simplement d’une nouvelle étape dans sa vie qu’il surmontera tôt ou tard. Après tout, avez-vous déjà vu quelqu’un mettre des couches à 20 ans ? Pour résumé, voici une citation tirée du livre Mon bébé comprend tout qui illustre parfaitement notre vision :
Certains parents seront peut-être consternés de voir leur bébé choisir de mettre des couches alors qu’il a depuis longtemps assimilé l’apprentissage de la propreté : peut-être s’inquièteront-ils de ce que leur bébé ne veuille plus jamais porter de culotte. Il faut donc rappeler que tous les enfants ont très envie de faire commes les adultes : quand ils seront prêt à aller sur le pot, ils le feront de leur propre initiative, bien qu’ils décident de le faire aux alentours de leurs trois ans plutôt que vers deux ans. On peut leur faire confiance et même on doit leur faire confiance : ils grandiront d’eux-mêmes, de la façon qui leur est propre et à leur propre rythme. L’enfant est le seul à savoir s’il est prêt à porter des culottes. Les jeunes enfants perdent leurs habitudes de bébé en grandissant : moins on les poussera, plus vite ils perdront ces habitudes, et ils se sentiront d’autant mieux. Si les bébés se sentent sécurisés parce qu’ils savent qu’ils peuvent retourner à leur petite enfance insouciante et à leurs couches quand bon leur semble, ils trouveront le courage de s’aventurer plus avant et d’essayer cette toute nouvelle façon d’agir.
Mon expérience
Voici mon expérience du passage de la couche au pot avec Gabrielle. Peut-être qu’elle vous aidera 😉
Comme je le disais en début d’article, Gabrielle ne porte plus de couche la journée. Ce passage de la couche au pot (directement aux toilettes en fait) a démarré alors qu’elle avait 3 ans et 2 mois. Nous n’avons pas essayé de la pousser mais de suivre son rythme.
Avant d’arriver à être propre, Gabrielle est passée par plusieurs étapes.
Ce lieu étrange qu’on nomme Les toilettes
Depuis qu’elle marche à 4 pattes, les toilettes l’intriguent. Au début, lorsqu’un de nous était seul avec elle, elle s’asseyait en face de lui aux toilettes. Puis de plus en plus intriguée, elle allait sur les côtés pour voir plus en détail ce qu’on faisait assis sur ce siège où elle n’allait jamais. Enfin à un moment donné elle s’est mise à vouloir nous essuyer ! 🙂
Du coup, très tôt, les toilettes n’ont plus eu de mystère pour elle.
Est-elle prête ?
Vers 1 an nous lui avons acheté un pot et des culottes car nous pensions qu’elle était prête à essayer. Une fois, pendant quelques heures, elle a mis des culottes. Mais on s’était complètement trompé ! C’était bien trop tôt ! Comme elle ne savait pas encore se contrôler, il y a eu plusieurs accidents. Nous avons vite arrêté.
1er essai
Puis plus rien. Elle n’a plus donné aucun signe d’intérêt pour les culottes jusqu’à 2 ans et 10 mois environ. À ce moment, elle nous a demandé, d’elle même, à en mettre (elles étaient restées tout ce temps dans son armoire, à disposition) On était content qu’elle arrête enfin les couches. Mais d’autres questions sont arrivées… Comment faire lorsqu’on n’est pas à la maison et lors des siestes ?
On n’était pas très clair sur ces questions. Cela nous semblait compliqué de sortir sans couche. On hésitait encore et la plupart du temps, nous lui mettions une couche. Du coup on avait une situation hybride où Gabrielle mettait des culottes à la maison mais pas pour les siestes ni pour sortir.
La situation a duré 2 ou 3 semaine puis nous avons dû racheter des couches car nous n’en avions plu et on a changé de marque. À partir de ce moment elle a voulu remettre des couches tous les jours. On était un peu (beaucoup ?) déçu mais on a accepté.
Retour à la case départ
2ème essai
Puis un jour, un peu après ses 3 ans, le fils d’une amie qui a le même âge que Gabrielle est venu passer quelques jours à la maison. Il ne portait plus de couches depuis quelques semaines. Sur le coup elle n’a rien dit mais lui par contre était très intéressé par le change.
Puis lorsqu’il est parti elle a demandé à mettre des culottes. Bon j’avoue que je crois que pendant les quelques jours on a fait une ou deux allusions… Nous n’aurions pas dû les comparer.
Maintenant elle met une culotte toute la journée, même quand on sort ou pour la sieste. On se débrouille lorsqu’elle a envie et qu’il n’y a pas de toilettes à proximité ! Pour ce 2ème essai, elle n’est pas passée par la case pot. Elle utilise un adaptateur et même parfois sans rien. Lors du 1er essai elle utilisait le pot mais de temps en temps lorsqu’elle faisait un gros caca, il lui touchait les fesses et elle n’aimait vraiment pas ça.
Au début elle demandait à ce qu’on l’essuie. Puis au bout d’un mois environ, elle a arrêté de demander. maintenant elle s’essuie seule la plupart du temps. Lorsque les enfants commencent “tardivement”, il se peut qu’ils apprennent très vite.
Aujourd’hui il arrive encore qu’il y est quelques petits accidents, surtout lorsqu’elle joue et qu’elle n’y pense pas. Mais on n’a aucune inquiétude, ça passera !
Et chez vous, comment s’est passé la transition de la couche au pot ? Racontez-nous vos histoires en commentaire 😉
Bonsoir, ma fille a 16 mois et j’avoue que je ne sais pas trop comment m’y prendre . J’essaie de voir si elle est prête ou pas mais pour le moment je ne vois aucun signes. J’ai acheté le pot qui est dans les toilettes pour qu’elle l’aprivoise et je la laisse venir avec moi. On lui a montrer une seule fois pour le moment pour s’assoir dessus mais je pense qu’elle est encore un peu petite pour s’y intéresse.
Antoine
Bonjour Deilhes, 16 mois c’est encore jeune. Vous pouvez lui montrer quelques fois comment utiliser le pot, le décorer ensemble si elle a envie puis laissez-le dans les toilettes. Quand elle sera prête, elle vous le fera comprendre 😉
Bonsoir, ma fille a 16 mois et j’avoue que je ne sais pas trop comment m’y prendre . J’essaie de voir si elle est prête ou pas mais pour le moment je ne vois aucun signes. J’ai acheté le pot qui est dans les toilettes pour qu’elle l’aprivoise et je la laisse venir avec moi. On lui a montrer une seule fois pour le moment pour s’assoir dessus mais je pense qu’elle est encore un peu petite pour s’y intéresse.
Bonjour Deilhes, 16 mois c’est encore jeune. Vous pouvez lui montrer quelques fois comment utiliser le pot, le décorer ensemble si elle a envie puis laissez-le dans les toilettes. Quand elle sera prête, elle vous le fera comprendre 😉