Livre Il pleure, que dit-t-il ?

Mon bébé pleure, que dit-il ?

Chronique et résumé du livre Il pleure, que dit-il ?

Par leurs pleurs, les bébés nous disent ce qu’ils ressentent : j’ai faim, j’ai chaud, je suis fatigué, j’ai besoin de faire un rot…
Chaque pleur de bébé contient un son différent qui, si nous y prêtons attention, nous permet de comprendre son besoin.
Dans Il pleure, que dit-il ? Priscilla Dunstan nous aide à décrypter les sons cachés dans les pleurs des bébés afin de pouvoir répondre à leurs besoins.

Il pleure, que dit-il de Priscilla Dunstan

Il pleure, que dit-il ? de Priscilla Dunstan, 2016
Collection Parent + présentée par Isabelle Filliozat

Pourquoi mon bébé pleure ?

Les bébés ne savent pas parler et lors des premières semaines leur unique moyen de communication est de pleurer. Priscilla Dunstan a découvert que par leurs pleurs, les bébés nous “disent” ce dont ils ont besoin. Il “suffit” de les écouter !

Dans son livre, Il pleure, que dit-il ?, elle détaille 9 sons cachés dans les pleurs de bébé. Pour chaque son, Priscilla Dunstan détaille sa signification, comment l’entendre au milieu des pleurs et elle donne plusieurs solutions afin combler le besoin du bébé pleurant de cette façon. À la fin de l’article, retrouvez une vidéo de l’éditeur du livre JC Lattès, donnant des exemples sonores de pleurs pour chaque mot.

Chaque pleur indique un besoin

Bébé pleure : que dit-il ?
Bébé pleure : que dit-dil ?

Comme beaucoup de parents, Priscilla Dunstan a commencé par se sentir perdue face aux pleurs de son premier enfant. Elle ne les comprenait pas et ne savait pas comment calmer son bébé dans ces moments là.
Un jour, n’en pouvant plus, elle s’est mise à les écouter avec attention. Petit à petit elle s’est rendue compte que les mêmes sons revenaient sans cesse. Et, lorsqu’elle avait réussi à trouver une solution pour un son, cette solution calmait son bébé à chaque fois qu’il émettait même son !
Elle en a alors parlé autour d’elle, et découvert que ses solutions fonctionnaient également pour d’autres parents.

C’est alors, que Priscilla Dunstan s’est lancé dans une étude approfondie du “langage” qu’elle venait de découvrir. Son étude a attiré les universités du monde entier.
C’est à partir de ce moment qu’elle a pu vraiment étudier les pleurs de milliers à travers le monde et valider que les “sons” cachés dans leurs pleurs sont universels.
Quel que soit le pays d’origine des bébés, ils émettent tous les mêmes sons.

Comment entendre le son dans les pleurs de mon bébé

Le mot caché dans le pleur de votre bébé s’entend plus facilement dans le pré-cri, le son qui est émis juste avant que le bébé ne se mette à vraiment pleurer. À ce moment, les “mots phonétiques” y sont plus clairs et sont donc plus facilement identifiables.
Une fois que votre bébé pleure avec ardeur, le son est mélangé aux cris et aux pleurs ce qui le rend difficilement reconnaissable. Il est donc important de se concentrer sur le pré-cri pour “entendre” ce que vous dit votre bébé.

Pourquoi ne pas vous entraîner en reproduisant chaque son ? Cela vous permettra de comprendre comment il est produit, de ce que votre bébé fait pour sortir ce son : placement de la langue, mouvement de la bouche, etc, et donc de voir cela sur votre bébé au moment du pré-cri 😉

Nèh : J’ai faim

Nèh est le mot de la faim. Il est provoqué par le réflexe de succion dû à la faim.
Ce réflexe se développe pendant la gestation, ce qui veut dire que tous les bébés en bonne santé, qu’il soient nés à terme ou prématurés le déclenche.

Reconnaître nèh

Nèh est le son que vous entendez au début des mot naissance, nef et nèfle.
Pour reproduire ce son, collez votre langue au palais derrière les dents du haut puis r2descendez-la.
Écouter nèh

Détecter nèh

Le son nèh est produit par la langue. Ainsi pour détecter ce mot, regardez bien la bouche de votre bébé.
Au moment où il s’apprête à dire nèh, sa bouche est à moitié ouverte et sa langue s’avance dans un mouvement de succion. Au moment où le réflexe de succion s’active, la langue s’aplatit le long du palais puis descend jusqu’au lèvres.

Solutions aux pleurs de faim

Maman allaite sur une chaise
Bébé a faim

Lorsque votre bébé a faim la solution est toute trouvée : le nourrir 😉
Mais il peut arriver que votre bébé pleure trop et ne soit pas en état de téter ou boire le biberon. Dans ce cas, autant essayer de le calmer : prenez-le dans les bras, redressez-le bien droit puis dandinez-vous d’un pied sur l’autre en rythme.
Ensuite, seulement vous pouvez le nourrir.

L’auteure détaille ses 3 positions d’aillaitement :

  • assise le dos droit avec le bébé “en berceuse”. C’est une position très pratique car l’allaitement est ainsi possible partout
  • allongée. C’est une posture parfaite pour allaiter la nuit ou tôt le matin.
  • bébé allongé en “ballon de rugby”. C”est une position recommandée par l’OMS qui est utile si jamais vous avez besoin d’allaiter deux enfants en même temps, si vous avez des douleurs dans les autres positions ou si votre bébé éprouve des difficultés à prendre le sein.

Si vous n’allaitez pas votre enfant mais lui donnez le biberon, voici les positions que Priscilla Dunstan conseille :

  • assise le dos droit avec le bébé “en berceuse”,
  • allongée,
  • bébé allongé sur vos genoux. Cette position convient bien aux bébés souffrant de coliques, de reflux ou à ceux qui disent èh (j’ai besoin de rôter) ou èèrh (j’ai des gaz)

Priscilla Dunstan conseille également de ne pas faire rôter son bébé au milieu de la tétée de vous-même car elle a remarqué que cela avait tendance à les énerver. Non, c’est votre enfant qui en lachant votre sein (ou le biberon) vous donne le signal qu’il a envie de rôter, qu’il a fini ou qu’il est prêt à changer de sein. C’est seulement à ce moment que vous pouvez le faire rôter.

Il arrive aussi que certaines femmes ne produisent pas assez de lait à certaines périodes. Vous le constaterez si votre bébé dit nèh alors qu’il a fini de tétér. Dans ce cas, vous pouvez allier allaitement au sein et au biberon.

Aoh : j’ai sommeil

Lorsqu’un bébé pleure aoh c’est qu’il a sommeil. Ce son est produit par le bâillement.
Aoh est un mot qui peut être entendu dans le pré-cri et avant même les premiers signes classiques de fatigue comme le fait de se frotter les yeux ou de mettre le poing dans la bouche. En fait, lorsque votre bébé montre ces signes, le stade de la fatigue légère est déjà dépassé. Il est temps de coucher votre bébé !

Reconnaître aoh

Le mot aoh est composé du même son qu’au début des mots Ah bon, raout et maous et de la fin du mot waouh.

La langue reste tout le temps collée au bas de la bouche.
Pour reproduire ce son, bâillez 🙂
Ouvrez grand la bouche, langue étalée vers le bas et inspirez. Cela a pour effet d’ouvrir l’arrière-gorge. En expirant, ajoutez un son, vous entendrez un long son a. Au moment où vous commencez à refermer la bouche il va se tranformer en léger o suivi d’un h.
Écouter aoh

Détecter aoh

Il est facile de passer à côté du mot aoh car le bâillement du bébé n’est pas aussi prononcé que celui des adultes, qui parfois bâillent à s’en décrocher la machoire !

En observant votre enfant, vous verrez que lorsqu’il prononce aoh sa bouche a une forme ovale, sa langue est rétractée et abaissée, le diaphragme est étalé et contracté. Il peut aussi plisser des yeux.

Solutions aux pleurs de fatigue

Votre bébé prononce le mot aoh lorsqu’il est fatigué et prêt à s’endormir.
Aussi, dès que vous l’entendez, n’attendez pas et commencez la routine du coucher.
Si jamais vous ne détectez pas le son aoh votre bébé va se mettre à geindre puis à pleurer. L’endormissement en sera plus difficile.

Bébé dort profondément dans un lit
Bébé qui dort paisiblement sur le dos

Le nouveau né a besoin de 16h à 17h de sommeil par jour. Ce sommeil ne se fait pas d’une traite mais est étalé tout au long de la journée ET de la nuit. Certaines siestes peuvent durer de 10 à 15 minutes pour les plus courtes et aller jusqu’à 2 à 4h pour les plus longues.
Si possible, suivez le rythme de votre enfant et reposez-vous en même temps que lui afin de ne pas tomber de sommeil à la fin de la journée.

Chaque bébé est différent et à son propre rythme de sommeil. Votre dernier né peut être très différent de celui de ses frères et soeurs. C’est à vous de vous adapter et surtout de l’écouter attentivement pour détecter ses aoh et le coucher au bon moment.

Rappel des règles de sécurité pour coucher un nourrisson :

  • le coucher sur le dos,
  • éviter les couvertures et couettes qui pourraient lui couvrir le visage,
  • ne mettre ni peluche ni jouet dans le lit,
  • éviter pleurs et stress excessifs au bébé.

Chaque parent a ses habitudes et ses préférences concernant l’endroit et la manière de coucher son enfant. L’auteure prend le temps de passer en revue différentes techniques d’endormissement et de décrire les avantages et inconvénients de chacune.
En voici quelques unes :

  • Dans les bras. Cette position donne l’avatange de voir son enfant s’endormir, vous savez ainsi exactement quand il dort.
  • Le fait de l’endormir dans vos bras mais de le poser juste avant qu’il ne soit effectivement endormi lui apprend en plus à s’endormir seul.
  • Vous pouvez aussi le bercer ou marcher.
  • Une solution consiste aussi à porter votre enfant en écharpe ou en porte-bébé ce qui vous laisse une plus grande liberté de mouvement.
  • Écouter de la musique douce, chanter une chanson  ou une berceuse sont d’autres possibilités.

Èh : j’ai besoin de roter

Lorsqu’un rot est coincé et que le bébé est incapable de le faire sortir, il va répéter le son èh.
Avec ce mot, il nous demande de l’aide. Il se tortille pour expulser l’air coincé mais n’y arrive pas, alors il nous demande de l’aider en nous disant èh.

Reconnaître èh

Le mot èh est composé du son è comme dans les mots ère, thème, cyprès. C’est un è court et bref. Le son h est fortement marqué comme un souffle.
Écouter èh

Détecter èh

Le son èh est produit par le réflexe d’éructation, à ce moment la commissure des lèvres du bébé s’étire vers le haut.
Plus vous entendez le son tôt et plus le rôt sera facile à faire sortir.
Lorsque l’inconfort s’installe, le son a tendance à s’étirer en èèèèèèèh

Solutions pour aider un rot à sortir

L’auteure donne de nombreuses solutions pour aider un enfant à faire son rôt.

  • Contre la poitrine. Prenez votre bébé dans vos bras, à la verticale puis frottez-lui (ou tapoter) doucement le dos de bas en haut
  • Droit sur un genou. Asseyez votre bébé sur un de vos genoux, de façon à ce qu’il soit de profil. Tenez-lui la tête entre le pouce et l’index de votre main forte (la droite si vous êtes droitier, la gauche si vous êtes gaucher) pour l’empêcher de basculer en avant, puis de l’autre main, tapoter-lui le dos ou frottez-le de bas en haut.
    Cette solution est à utiliser avec les très jeunes bébés ou ceux qui régurgitent beaucoup et au minimum 1h après le repas.
  • En bascule. La position est la même que la précédente. Mais cette fois, penchez tout doucement votre bébé en avant, puis tout doucement en arrière, en le maintenant avec l’autre main, jusqu’à ce qu’il soit complètement allongé sur vos genoux. Veillez à ce que sa tête soit toujours maintenue.
  • En rotation. Bébé est sur vos genoux mais cette fois sur dos contre votre ventre. Maintenez son torsbe avec une main et de l’autre soutenez-lui le menton.
    Pivotez lentement vers la droite en vous penchant en arrière, puis pivotez vers la gauche en vous penchant en avant et enfin, revenez à la position initiale.
    Veillez à ce que votre bébé soit toujours collé à vous.

Vous pouvez alterner entre ces 4 techniques jusqu’à ce que votre votre bébé rôte.
Parfois, le fait de sucer une tétine peut également aider à faire sortir un rôt.

Astuce : les bébés à coliques et à reflux sont plus sensibles et ont besoin de rôter plus souvent que les autres. Aussi, à chaque fois que vous prenez votre bébé dans les bras, faites-le rôter.
Au cours de son tour du monde des bébés, Priscilla Dunstan a remarqué que les cultures où ils sont souvent maintenus en position verticale, les cas de coliques et de reflux sont moins nombreux que dans le monde occidental. Aussi, elle préconise que vous mettiez votre bébé en position verticale (dans vos bras, un porte-bébé ou une écharpe) le plus souvent possible si votre bébé a des reflux ou des coliques.
Le fait de porter verticalement évite l’accumulation de gaz.

Une erreur courante lorsque l’on essaie de comprendre les pleurs des bébés est de confondre le son èh avec nèh (j’ai faim).
Si vous essayez de nourrir votre bébé alors qu’il a besoin de rôter, soit il ne prendra pas la tétine (ou le sein), soit il se nourrira très peu, soit il régurgitera tout au prochain rot.
Si cela vous arrive, le simple fait de le faire rôter avant de le nourrir le libèrera et résoudra ces problèmes.

Bébé avec une capuche pleure
Les crampes dues aux gaz dans l’abdoment sont très douloureuses

Èèrh : j’ai des gaz dans l’abdomen

Èèrh et Hèh sont 2 sons que votre bébé prononcera à partir de la 6e semaine.

Èèrh revient plus fréquemment en fin de journée. Il est provoqué par le réflexe de contraction des muscles abdominaux du système digestifs qui essaient d’expulser les gaz coincés. Ces contractions provoquent des crampes douloureuses.
Ces gaz peuvent venir d’une ingestion d’air par la bouche ou être le résultat de la digestion.

Reconnaître èèrh

Le mot èèrh est composé d’un long son è suivi d’une expiration (rh).
C’est un son qui est tenu, il vient du bas ventre.
Écouter èèrh

Détecter èèrh

Le ventre d’un enfant prononçant èèrh est dur. L’enfant montre de la détresse, il a du mal à expulser l’air qu’il a dans l’abdomen. Sa bouche est à moitié ouverte, la langue retenue en arrière.

Solutions pour expulser les gaz de l’abdomen

Répondre rapidement au mot èèrh est essentiel car au moment où bébé le prononce ila  mal. Heureusement, plusieurs solutions existent pour calmer les douleurs abdominales et expulser l’air coincé dans les intestins.

Bébé porté en écharpe
Porter bébé en écharpe aide à expulser les gaz
  • Le sac à patate. Mettez vous debout et tenez votre bébé fermement par dessus votre épaule. Son ventre doit venir se placer sur l’épaule. Lorsqu’il est bien calé vous pouvez commencer par bouger votre épaule afin de masser son ventre. Si les douleurs ont très fortes vous pouvez aussi marcher. Le mouvement provoquer par la marche massera doucement le ventre de votre bébé.
  • Le ballon de rugby. Bébé est allongé sur le ventre sur votre avant bras, sa tête bien calée au creux de votre coude, ses fesses dans votre main. De votre autre main frottez ou tapotez-lui le dos. Vous pouvez aussi marcher ce qui renforcera la poussée de votre bras dans le ventre de votre bébé et l’apaisera.
  • Le vélo. Mettez bébé sur le dos sur vos cuisses. Avec vos mains, prenez ses jambes et bougez-les comme s’il pédalait. Cela aura pour effet de déplacer les bulles de gaz et de le soulager.
  • Le yoga. Dans la même position que le vélo, posez une main sur le ventre de votre bébé. Avec l’autre main, prenez-lui une jambe et étirez-la doucement pendant quelques secondes, puis repliez-la doucement sur son ventre. Recommencez 3 fois puis changez de jambe. Faites ensuite les deux jambes en même temps.
  • Par dessus le genou. Asseyez-vous et croisez une jambe par dessus l’autre. Mettez votre bébé sur le ventre sur votre cuisse, son visage orienté vers le sol. Posez une main sur son dos et balancez doucement vos jambes de gauche à droite tout en lui frottant le dos. Le balancement va bercer lentement votre enfant.
  • Le bain chaud. Si votre bébé est vraiment trop en détresse ou s’il n’aime pas les autres positions, vous pouvez lui donner un bain chaud et lui masser le ventre.

Ces quelques techniques vous aideront à calmer un bébé qui souffre de crampes abdominales. Et comme il vaut mieux prévenir que guérir, voici quelques idées pour prevenir l’apparition de èèrh.

  • Porter votre bébe en écharpe. La position verticale aide à expulser les gaz.
  • Faire les rots. Le fait de faire rôter votre enfant tout au long de la journée et dès que vous l’entendez prononcer èh évitera que l’air emprisonné dans l’estomac ne passe dans l’intestin.
  • Surveiller l’apparition des èèrh. Si vous remarquez que votre bébé dit èèrh tous les jours à la même heure, vous pouvez anticiper et lui donner un bain chaud ou lui faire un massage juste avant l’heure habituelle des èèrh.
  • Modifier votre régime alimentaire. Si vous allaitez votre bébé, il “mange” ce que vous mangez. Il est peut-être allergique ou intolérant à un aliment que vous consommez régulièrement. Certains aliments comme l’ail, le brocoli, les produits laitiers ou les plats cuisinés génèrent plus de gaz. Veillez également à éviter les plats épicés et à manger simplement.
    Pour faire le lien entre ce que vous mangez et les èèrh, l’auteure préconise de tenir un journal de votre alimentation.
  • Changer de lait maternisé. Dans le cas où votre bébé boit du lait maternisé, les èèrh peut venir du fait qu’il ne digère pas le lactose. Si vous ave des doutes, consultez votre pédiatre pour évoquer un changement de lait.

Hèh : je suis inconfortable

Hèh est un mot qui regroupe de nombreuses gênes, toutes liées à la peau. Il peut s’agir d’avoir trop froid, trop chaud, d’avoir besoin d’être changé, d’avoir la peau irritée ou de vouloir changer de position.
Le son est différent pour chaque gêne mais Priscilla Dunstan a choisi de toutes les regroupées sous le mot hèh car la solution pour chacune est bien souvent identique.

Reconnaître hèh

Le mot hèh ressemble un peu à un soupir, en un peu plus puissant ou à un halètement de chien auquel on aurait ajouter de la voix 🙂
Le premier h est clairement audible, comme dans l’interjection “Hem !” Le son è peut être très bref ou long.

Pour reproduire ce son, inspirez profondément, posez le bout de la langue en bas de vos dents du bas, ouvrez la bouche dans un grand sourire et souffler rapidement. En ajoutant de la voix vous obtiendrez hèh.
Écouter hèh

Variantes

Hèh regroupe plusieurs variantes, une par gêne :

  • Hoh : j’ai froid
    Les bras et les jambes d’un enfant qui a froid seront proches de son corps, comme s’il voulait de réchauffer.
  • Hèhèhèhèh : j’ai chaud
    C’est un son bref, rapide et répétitif. C’est une sorte d’halètement, bébé inspire et expire rapidement pour se ventiler.
  • Hèèr : quelque chose me gène
    Un bébé disant hèèr peut avoir des démageaisons ou un problème de peau comme une rougeur.

Solutions

Le son hèh peut provenir du fait que votre bébé est mal à l’aise dans sa couche car elle est trop lourde, mal positionnée ou car il a la peau irritée à cause de l’urine.
Lorsque vous entendez votre bébé prononcer le mot hèh, pensez toujours à vérifier sa couche.

Ce son peut aussi signifier un besoin de changer de position ou d’ajuster un vêtement mal mis. En général, les pleurs signalés par hèh se resolvent facilement.

Hoh : j’ai froid

Lorsqu’un bébé a froid il pleure doucement et rassemble ses bras et ses jambes proche de son corps pour se réchauffer.
Dans ce cas, toucher ses mains et ses pieds vous donnera la confirmation que c’est bien ça. S’il a effectivement froid, réchauffez-le doucement avec vos mains avant de lui enfiler une couche de vêtements supplémentaire.

L’auteure donne plusieurs conseils pour habiller son bébé :

  • toujours habiller bébé dans un endroit sûr
  • privilégier les boutons pression et les vêtements qui s’ouvrent et se ferment facilement (gilet, body avec boutons, etc)
  • habiller en couches afin de pouvoir facilement une ajouter (ou retirer) une si nécessaire
  • la chaleur part par les extrémités, ainsi le bonnet est idéal pour réchauffer un bébé qui a froid. En hiver, les mouffles gardent les mains au chaud. Les chaussettes et les chaussons en cuir souple réchauffent les pieds
  • Les couvertures sont très utiles pour réguler la température : il est très facile de les mettre et de les enlever

Hèhèhèhèh : j’ai chaud

Si vous reconnaissez hèhèhèhèh dans les pleurs de cotre bébé, sa nuque vous confirmera qu’il a chaud. Si vous le prenez dans vos bras vous constaterez également qu’une plus forte chaleur émane de lui, c’est la chaleur radiante.

Les bébés ont facilement chaud s’ils sont trop couverts dans les endroits chauds.
En hiver, habillez-les comme vous vous habillez vous-même. Inutile de lui mettre un pull si vous n’en portez pas 😉 Pour les nouveau-nés, ajouter une couverture qui vous pourrez facilement enlever en entrant dans un endroit chaud.
En été, habillez votre bébé avec des matière naturelle comme le coton ou le lin. Mettez-lui des vêtements légers et amples et restez à l’ombre ou dans des endroits aérés. Évitez le soleil direct. À l’heure du bain, préférez une eau tiède.

Si votre bébé a trop chaud, enlevez-lui une épaisseur ou allez dans un coin plus frais de la maison ou à l’ombre si vous êtes dehors.

Hèèr : j’ai la peau irrité

Le son hèèr peut être provoqué par une éruption cutanée, une inflammation, une démangeaison ou des érythèmes fessiers.
Ces derniers proviennent souvent d’une couche pas changée assez régulièrement, d’une poussée dentaire, de certains aliments ou à cause de certains médicaments.
Si votre enfant en a, changez régulièrement sa couche pour éviter que l’urine ne le brûle et appliquez une crème naturelle dessus.

Dans le cas d’une infection bactérienne, nettoyez attentivement puis tapoter tout doucement avec une serviette pour sécher. Vous avez aussi la possibilité d’appliquer de la vaseline.

Guèn : j’ai mal aux gencives

À partir de 12 semaines, votre bébé ajoutera des mots à son répertoire : guèn (j’ai mal aux gencives), lelaol (je me sens seul), nah (j’ai soif) et ouin (débordement émotionnel)

Les premières dents arrivent en général entre le 4e et le 7e mois et parfois même dès le 3e mois (comme pour la fille) Mais les pleurs liés aux poussées dentaires s’entendent bien avant !
Certains bébés sortent leur dents sans pleurer alors que d’autres ont les fesses rouges et crient pendant des jours. L’intensité des pleurs peut aussi varier d’une dent à l’autre, ce qui rend la tâche difficile aux parents pour comprendre que les pleurs sont liés à la poussée dentaire. Heureusement, chaque bébé qui pleure, prononcera le mot guèn.

Bébé avec un doigt dans la bouche
Le doigt dans la bouche est un des signes que bébé a mal aux gencives

Reconnaître guèn

Le mot guèn est composé de deux sons : celui que vous entendez au début des mots guerre et guêpe et celui qui termine les mots ancienne et moyenne.
Écouter guèn

Détecter guèn

Un bébé pleurant guèn étire la bouche dans une grimace. Ses joues sont rentrées entre les dents du bas et du haut, sa langue recule un peu vers l’arrière et s’applatit, sa gorge est ouverte. Le bébé donne l’impression de bouger la machoire comme pour mâcher l’intérieur de ses joues.
Si vous ajoutez du son à tout cela, cela donnera guèn. C’est un son qui vibre légèrement dans le nez et le long du palais.

En plus de prononcer le son guèn, un bébé ayant une poussée dentaire machouille son doigt, une branche de lunette, un jouet, etc., bave, se tire les oreilles, refuse de se nourrir (ou très peu), a les joues rouges, est irritable, collant, dort moins bien, a des érythèmes fessiers… Chaque enfant est bien sûr différent mais ce sont des symptômes que l’on constate généralement.

Solutions pour apaiser une poussée dentaire

La poussée dentaire donne besoin au bébé de se soulager en mâchonnant.
Pour le satisfaire vous pouvez lui donner des gâteaux très durs ou un anneau de dentition.
Mais l’objet référé de Priscilla Dunstan c’est la brosse à dents.
Le manche long et dur peut aller partout dans la bouche. Elle est facile à prendre en main, pas chère et peut être donné à température ambiante ou bien congelé pour plus de fraicheur.

Un autre objet insolite c’est le gant de toilette. Les bébés aiment bien en mordre les coins. Lui donner alors qu’il a été congelé (sec ou mouillé) apaisera encore plus votre bébé. Vous pouvez même mettre de la glace pillée dedans, elle massera les gencives.

Si votre bébé bave, essuyez-le en tapotant plutôt qu’en frottant car les frottements irritent la peau fragile des bébés.

En cas d’érythèmes fessiers, changez régulièrement la couche et mettez de la crème.

Lors de poussées dentaires, les enfants se réveillent plus souvent que d’habitude et ont parfois besoin d’aide pour se rendormir. Cela peut être une période éprouvante pour tout le monde.
Ils peuvent aussi être collant, se cramponner à vous et exprimer leur malaise même lorsqu’ils sont dans vos bras. Le mieux que vous puissiez faire à ce moment est de les écouter et les rassurer.

Lelaol : je me sens seul(e)

Bébé sourit sur sa peau d'agneau
Un bébé a besoin d’attention

Le mot lelaol signifie “j’ai besoin d’attention, de marques d’affection”
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’auteure a plus souvent entendu en occident que dans le reste du monde. En occident ils dorment dans des chambres et des lits séparés, ils sont nourris dans des chaises hautes et sont transportés dans des poussettes.

Ces bébés ont besoin d’être pris dans les bras, d’avoir un câlin ou un regard. Selon des études, les bébés grandissant dans un environnement pauvre en contact physique et en connexions émotionnelles ont un niveau de cortisol (hormone du stress) plus élevé.
C’est pourquoi le mot lelaol est très important. Lorsque le bébé le pronnce, il a besoin de se sentir important, de faire aprtie de notre monde.

Ce cri est généralement poussé lorsque vous êtes occupé, quand vous promenez votre bébé en poussette ou lorsque vous avez été un peu distant physiquement et émotionnellement.

Reconnaître lelaol

Lelaol est un pleur plaintif. Il ne signifie pas que l’enfant est triste mais qu’il a besoin d’interagir avec nous.
Le son lel est le même que dans les mots parallèle et l’aile.
On peut retrouver laol dans laotien et l’aorte.
Écouter lelaol

Solutions

Les être humains ont un désir instinctif d’appartenir à un groupe. Sans le clan qui les nourrit, les soigne et les protège, les bébés mourraient. Ils sont complètement dépendant des autres. Le cri lelaol est là pour nous prévenir que le bébé se sent exclu et qu’il a besoin de plus de moments de qualités, sans pour autant plus de quantité. Vous saisissez la nuance ?

Une solution évidente est de prendre votre bébé dans vos bras et d’échanger un regard, des mots avec lui.

Bien souvent les bébés pleurent lelaol car ils ne voient pas leurs parents, ils se pensent seuls, stressent et appellent. Il suffit parfois simplement de se décaler pour revenir dans leur champ de vision.
En balade, privilégiez une poussette dans laquelle il sera face à vous ou utilisez un porte-bébé ou une écharpe de portage. À table, mettez sa chaise haute en face de vous afin qu’il vous voit.

Certains bébés aiment entendre le son de votre voix. Dans ce cas, vous pouvez lui parler et lui racontez ce que vous faites.
D’autres ont besoin d’être touché, c’est comme cela qu’ils se sentent connectés. Si votre enfant est dans ce cas, n’hésitez pas à le prendre, à le serrer et à jouer à des jeux basés sur le toucher le plus souvent possible.

Nah : j’ai soif

Le mot de la soif, nah, est très fréquent quand le chauffage est allumé, quand votre enfant a de la fièvre ou si vous habitez dans une zone climatique chaude.

Reconnaître nah

Nah débute par le son que l’on retrouve au début du mot nacre ou dans journal.
Il commence comme le mot nèh (j’ai faim) mais dit avec plus de détresse.

Pour reproduire ce son, hydratez votre bouche avec la langue. Pour cela, frottez votre palais avec le bout de la langue d’avant en arrière. Au moment où vous sentez que vous allez déglutir car les glandes salivaires ont produit de la salive, la langue va bouger pour venir butter sur les dents de devant puis redescendre. En ajoutant de la voix à ce moment, vous obtiendrez le mot nah.
Écouter nah

Détecter nah

En plus de prononcer le mot nah, un bébé qui ne boit pas en quantité suffisante a d’autres symptômes :

  • urine sombre
  • les couches ont besoin d’être changé moins régulièrement
  • selles moins liquides

Vous pouvez aussi remarquez que votre bébé a besoin de boire plus si sa fontanelle est en “creux”, s’il verse moins de larme lorsqu’il pleure ou s’il a la peau sèche.
Un bébé qui pleure nah a également la gorge sèche, sa “voix” est donc plus rapeuse et moins fluide.

Biberon
Jusqu’à 4 mois, entre soif et faim, la solution est la même !

Solutions aux pleurs de soif

Nah est similaire à nèh (j’ai faim), d’ailleurs jusqu’à 4 mois leurs solutions sont identiques.
Jusqu’à 4 mois, si votre bébé dit nah, nourrissez-le comme vous le feriez s’il avait faim. Passé les 4 mois, donnez-lui de l’eau en petite quantité.

Si votre bébé dit souvent nah, vérifiez la température de la pièce. Soit elle est trop élevée, soit il est trop habillé. En hiver, il arrive que les radiateurs soient réglés sur une température trop haute, n’hésitez pas à les baisser. En été, votre enfant peut avoir soif s’il rentre dans une voiture qui est resté au soleil.

Si vous allaitez, pensez à boire plus que d’habitude. Une partie de l’eau que vous consommez est utilisée dans la fabrication du lait maternel.

Ouin : je n’en peux plus

Le seuil de stimulation des nouveau-nés est très bas. Dans notre monde, les lumières et les sons qui l’entourent peuvent vite devenir trop forts pour eux. Nous n’y prettons plus attention car nous vivons avec en permanence mais les bruits et les lumières de la télé, de l‘ordinateur, du téléphone, des appareils électroménagers sont complètement nouveaux pour eux et sont une source de stimulation permanente.
Parfois une simple balade en poussette peut faire franchir le seuil de surstimulation à votre bébé.

En cas de pleur ouin, une seule solution : baisser le niveau de stress et de stimulation qui l’entoure.

Reconnaître ouin

Ouin est un son aigu, fort et qui se répète rapidement. Bébé semble le répèter en boucle.
On peut retrouver le son ouin dans les mots pingouin, baragouin, shampooing et tintouin.
Écouter ouin

Détecter ouin

Lorsque votre bébé pleure ouin, son corps est rigide, son menton tremble et il fait des mouvements saccadés : il est en détresse.

Solutions

Un bébé pleure ouin car il est surstimulé, il est exténué et n’est plus capable de gérer la situation. Comme avec le son èèrh il faut agir tout de suite car plus vous attendez et plus il sera difficile de calmer votre bébé. Éloignez donc le vite de toute source de stimulation en le déplaçant dans un endroit calme.

Si cela ne suffit pas à apaiser les pleurs de votre bébé, vous pouvez utiliser le mouvement :

  • de la poussette. Déplacer votre bébé en poussette, changez d’environnement pour casser la spirale des ouin.
    Vous pouvez aussi rouler sur place d’avant en arrière sur un rythme régulier. Commencez par y aller rapidement en suivant le rythme cardiaque de votre bébé, le rythme de sa respiration ou de ses pleurs avant de ralentir doucement.
  • de la voiture. C’est bien connu, le bercement de la voiture calme de nombreux bébés !
  • en le portant dans une écharpe ou un porte-bébé. Votre contact ainsi que le bercement de vos pas aideront à l’apaiser.

Priscilla Dunstan a également constaté que le changement de température peut aider à apaiser un enfant en crise de ouin. Vous pouvez sortir et marcher avec lui, lui souffler doucement sur le visage ou le bercer devant un ventilateur doux.

Certains bruits peuvent également aider : le bruit d’une machine à laver, d’un aspirateur (pas chez moi, c’est plutôt l’effet inverse !), de l’eau qui coule ou de simples bruits blancs.

Dernière astuce : faire couler de l’eau chaude dans la baignoire. Le bruit de l’eau, la vapeur et le fait que les salles de bain sont souvent de petites pièces sans trop de stimulation aident à calmer les bébés.

Les premiers mois après la naissance, le bébé a déjà énormément de choses à découvrir, tout est nouveau pour lui ! Évitez au maximum les sorties et contrôlez l’environnement et le nombre de personnes à venir vous voir le même jour.

Chaque pleur a une explication
Le livre contient deux fiches récapitulatives de chaque pleur

Conclusion

Il pleure que dit-il ? est un livre très intéressant qui donne de nombreuses pistes pour enfin comprendre les pleurs de nos enfants 🙂

Chaque son contenu dans les pleurs des bébés est détaillé afin de pouvoir le reconnaître. Priscilla Dunstan consacre en plus, un chapitre entier par “mot” à donner des solutions pour que vous sachiez quoi faire la prochaine fois que vous entendrez votre bébé pleurer ce son.

Malheureusement pour moi, la théorie et la vie réelle sont deux choses bien distinctes. Malgré les indications données par l’auteure ainsi que la vidéo YouTube proposée par l’éditeur je n’ai été capable de reconnaître que le son aoh (je pense que j’ai acheté le livre un peu tardivement aussi)
Le livre, bien que hyper intéressant ne m’a pas été d’une grande aide…

Néanmoins, je pense que c’est un livre que chaque parent d’un nouveau-né et chaque futur parent devrait avoir sur sa table de nuit pour se donner toutes les chances de décrypter ses pleurs. Après tout, vous aurez peut-être une meilleure oreille que la mienne 😉

Points positifs

  • Aide à reconnaître et comprendre la signification de chaque pleur de bébé (j’ai faim, j’ai soif, j’ai besoin de rôter…)
  • Ne se contente pas d’expliquer les pleurs mais donne aussi de nombreux conseils sur comment aider son enfant
  • Livre adapté à la culture de chaque pays dans lequel il est traduit

Points négatifs

  • Livre théoriquement très intéressant mais malheureusement, à part aoh je n’ai jamais réussi à entendre aucun son… (il m’aurait fallu quelqu’un avec moi pour m’aider à entendre chaque son dans le pré-cri de mon bébé)
  • Les exemples sonores disonibles sur la chaîne YouTube de l’éditeur mériterait d’être plus nombreux. J’aurai aimé avec plus d’exemples de pleurs et surtout de voir le visage du bébé qui pleure pour voir ses expressions et faire le lien avec mon propre enfant

> Continuer la lecture avec l’article Comment réagir face aux pleurs du nourrisson

Envie de lire ce classique de l’éducation ? Il est disponible en librairie ou sur internet 😉

Il pleure, que dit-il de Priscilla Dunstan

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