Motricité libre : comment la mettre en place ?

Pourquoi je pratique la motricité libre

Qui ne rêve pas pour son bébé, de confiance en lui pour appréhender le monde ?
La clé pour cette aventure en famille : la motricité libre.
C’est un des grands principes de la pédagogie d’Emmi Pickler, pédiatre et directrice de l’institut Loczy à Budapest.
Cette pratique permet à nos jeunes enfants de découvrir toutes leurs capacités motrices, leur corps et leur environnement.
Utilisée dans certaines structures d’accueil petite enfance, elle peut aussi se mettre en place à la maison très facilement.

Note : Pour cet article, je laisse la parole à Christelle pour nous parler de la motricité libre. Elle travaille depuis 15 ans auprès d’un jeune public et depuis 6 ans en multi-accueil.

Une pédagogie qui respecte le propre rythme de l’enfant

Je travaille depuis 15 ans auprès d’un jeune public et depuis 6 ans en multi-accueil avec les bébés, c’est là que je découvre la motricité libre et plus généralement la pédagogie d’Emmi Pickler.

Bébé allongé sur un tapis
Bébé découvre le monde qui l’entoure

Ce qui m’a séduite dans cette pratique, c’est de constater l’épanouissement des enfants lorsqu’ils découvrent au fur et à mesure de leur évolution, tout le potentiel dont ils disposent.
En tant que professionnelle, mon rôle est d’accompagner les enfants dans leurs expériences. Le fil conducteur de cette pratique, c’est une totale liberté de mouvement.

Le tout-petit commence par découvrir ses mains, ses pieds, ses jambes, puis ce qui l’entoure. Il se retourne sur le ventre, s’énerve aussi, car revenir sur le dos n’est pas évident.
L’accompagner un minimum dans ses déplacements pour qu’il retrouve une position qu’il connaît : dos au sol est important.
Il commencera ensuite à ramper en arrière, en avant, il se mettra assis, marchera à quatre pattes, se mettra debout et enfin marchera.

Tout ça, bébé est capable de le faire seul. Au fur et à mesure de ces étapes, qui font partie de son développement psychomoteur, l’enfant prend confiance en lui, a une bonne aisance corporelle, une excellente capacité à évaluer le risque et à se tirer de situations imprévues tout seul.
Accompagner les enfants, les sécuriser, les encourager, les laisser manipuler et se mouvoir, voilà mon rôle au quotidien. Finalement, « aide-moi à faire seul » comme le disait Maria Montessori, résume bien le concept de la motricité libre.
Devenue maman, j’ai décidé d’adopter cette méthode chez moi.

Comment mettre en pratique la motricité libre à la maison ?

Bébé criant dans sa chambre
L’enfant est libre de ses mouvements

Pas besoin de matériel, un tapis ferme et confortable et quelques petits hochets de couleurs, pas forcément sonores suffisent.
Le parc peut être utile jusqu’à ce que bébé se déplace. Ensuite, il suffit de sécuriser l’espace, de le laisser faire et de favoriser tout ce qui peut lui permettre d’être acteur de ses mouvements et de son environnement. L’inviter à nous aider pour son habillage, son déshabillage, son change, installer une coopération.

Le plus important est de faire confiance à son enfant, tout est génétiquement programmé.
Votre bébé est capable de grandir, de découvrir et de développer toutes ses capacités seul. Il a besoin d’une bonne dose de sécurité affective, de beaucoup de bienveillance et de vos bras rassurants.
Cela étant fait, il est prêt à expérimenter le monde, mais ce n’est pas tout. Certains comportements et objets dits « pratiques » sont à bannir si l’on veut mettre en place la motricité libre à la maison.

Ce qu’il faut éviter

Mains bébé et adulte
Évitez de faire marcher votre enfant, laissez-le faire par ses propres moyens

Les portiques : trop envahissant et stimulant, bébé ne peut pas s’en défaire seul. Les éléments lui sont en plus inaccessibles.

Le transat : il entrave les mouvements de votre enfant, il ne peut se retourner, basculer, bouger d’un côté ou de l’autre.

Le trotteur ou youpala : En plus du risque de chutes et de mauvaises postures pour bébé, il n’est en rien un accélérateur pour la marche, bien au contraire.

Asseoir son enfant : un enfant que l’on met assis ne sait pas changer de position. Lorsqu’il sera prêt, il saura s’assoir et changer de posture à sa guise.

Le prendre par la main pour le faire marcher : bébé se servira tout seul des supports qu’il aura à sa disposition pour se déplacer. Lorsqu’il se sentira suffisamment en confiance, il pourra se lâcher pour faire quelques pas.

Le rôle de l’adulte en motricité libre

C’est bien les parents et/ou les professionnels de la petite enfance, qui vont permettre à chaque enfant de développer la confiance en soi.
Son rôle est déterminant et à la fois très simple. Accompagner les enfants au fur et à mesure de leurs expériences en sécurisant l’espace, observer bébé afin d’apprécier son évolution, l’encourager dans ses réussites et ses échecs qui font partie intégrante de son apprentissage.

Pour les plus petits, stimuler bébé en disposant ses hochets ou de petits objets à vue et sur le côté, de manière à l’inciter à se retourner sur le ventre pour l’attraper.
Laisser faire les enfants lorsqu’ils désirent manipuler un objet, une boîte, un ruban ou autres.

Petite fille courant dans l'herbe

L’adulte doit mettre en place l’environnement du tout-petit pour lui donner la chance d’apprendre seul et librement. C’est un garant de sa sécurité physique et affective, mais ne doit pas interférer dans ses expériences ou ses mouvements.
Accompagner ne signifie pas faire à la place de l’enfant, c’est l’aider à faire seul.

La motricité libre peut être mise en place en structure et à la maison. Il suffit de faire confiance à l’enfant, le laisser gérer son développement étape par étape, à son rythme, l’accompagner sans entraver ses mouvements et ses expériences pour parvenir à la marche.
C’est tout l’intérêt de cette pratique. La nature est bien faite, les enfants sont de grands explorateurs curieux. Rien ne sert de courir, il faut marcher d’abord.

> Continuer la lecture avec la vidéo Développer l’autonomie de l’enfant en organisant la maison

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