Éduquer sans punir
Éduquer sans punir, le rêve de tous les parents ? Découvrez la méthode gagnant-gagnant de Thomas Gordon pour éduquer sans récompense ni punition !
Lire la suiteDonner une fessée, envoyer réfléchir au coin, crier, sermonner, priver de dessins animés, de sortie ou du jouet qu’il voulait temps.
Il existe de nombreuses façons de punir un enfant, et je suis sûr que je n’ai pas pensé à tout…
Mais est-ce vraiment nécessaire ? Est-ce la seule façon d’éduquer un enfant ?
Le fait de punir son enfant est une méthode d’éducation utilisée depuis looooongtemps. Vos parents, les parents de vos parents et les parents des parents de vos parents ont sûrement aussi été “éduqués” de la sorte.
C’est un peu une tradition, on éduque de la façon dont on a été éduqué. J’aurais d’ailleurs sûrement fait pareil si un livre ne m’avait pas remué le cerveau.
Et si on parle de faire différemment, de ne pas punir, la réaction des gens est bien souvent de penser qu’on va laisser notre enfant faire tout ce qu’il veut, sans règles.
Comme s’il n’y avait que deux possibilités : être le chef et punir ou laisser l’enfant être le chef et faire ce qu’il veut. Ah bon ? La tyrannie est la seule façon de vivre ensemble ?
Une des phrases qui me fait hérisser le poil est “5 minutes au coin c’est mieux que 5 ans en prison”. Peut-être l’avez-vous déjà vu sur Facebook.
Déjà c’est invérifiable. C’est une réflexion extrêmement simpliste. Et en plus c’est faux !
Aucune des personnes emprisonnées depuis que les prisons existent n’aurait jamais reçu de punition ? Laissez moi en douter…
Ensuite, cela laisse penser que la punition est LA solution pour qu’un enfant respecte les règles de la société, distingue le bien du mal, apprenne le respect des autres et de soi-même…
Encore une fois je suis perplexe…
Laissez-moi faire un parallèle pour essayer de comprendre ce que peut bien ressentir un enfant qui se fait punir.
Imaginez que vous êtes au travail, votre chef vient vous voir et vous passe un savon monumental car vous n’avez pas respecté ses consignes à la lettre. Bien sûr, vous travaillez dans un open space et tous les regards sont sur vous. Vous visualisez la situation ?
Comment vous sentez-vous ?
Hyper bien !
Que pouvez-vous bien retenir de cette charmante expérience ?
Est-ce que vous vous dites “Merci cher boss de m’avoir fait comprendre combien il est important de respecter vos directives et pourquoi elles étaient indispensables au bon fonctionnement de l’entreprise” ?
Ou plutôt “Toi mon gars je te déteste, je vais faire le minimum pour garder mon boulot et gagner de l’argent mais je ne travaillerais jamais une seconde de plus que ce qui est écrit dans mon contrat ! Et dès que je trouve une opportunité, je te remets à ta place !”
Ou si vous êtes un peu plus sanguin et que vous savez que vous pouvez rapidement trouver un autre travail, vous lui rédigez votre lettre de démission dans l’instant et ne le revoyez plus jamais.
C’est exactement pareil pour les enfants !
Les enfants punis ressentent :
Elles les incitent à
Certains enfants réagissent à l’inverse et sont inhibés. Ils ressentent de la peur à l’idée de “mal” faire ou de décevoir leurs parents et n’osent plus prendre d’initiative.
Bref, ce n’est pas très réjouissant tout cela…
Et pour ajouter à cette sympathique liste, les punitions apprennent aux enfants :
Le mode de fonctionnement des récompenses est identique à celui des punitions.
La punition essaie de faire cesser le comportement dont on n’est pas satisfait en appuyant sur le négatif. La récompense essaie de reproduire un comportement positif en en donnant un avantage à l’enfant.
MAIS, la logique est la même, aucune de ces deux techniques n’apprend à l’enfant POURQUOI son comportement est acceptable (pour nous) ou pas. On ne lui apprend qu’à éviter ou continuer certains comportements sans en expliquer la raison.
Lorsqu’elles sont utilisées, la motivation de l’enfant ne va être guidée que par le fait de vouloir éviter la punition ou obtenir la récompense et non pas par le fait de suivre des valeurs et des principes auxquels il croit.
Cela risque de créer des enfants qui ne réfléchissent pas aux conséquences de leurs actions mais qui s’intéressent seulement au bénéfice immédiat – pour eux –
D’ailleurs les récompenses peuvent fonctionner lorsque l’enfant est encore jeune mais dès lors qu’il est capable de les obtenir par lui-même elles n’ont plus aucune valeur.
J’ai déjà évoqué plus en profondeur pourquoi les récompenses sont à éviter dans un précédent article. Vous pouvez le lire pour entrer un peu plus dans le détail.
À travers mes articles j’essaie de vous faire réfléchir sur une autre façon de penser où parents et enfants ne sont pas “ennemis” mais partenaires. Il n’y a pas de bataille à gagner.
J’aime à penser que le rôle du parent est d’être un guide pour son enfant, qu’il est là pour le guider sur le chemin de la vie et non pas pour lui imposer une façon de penser et de faire.
À partir de là, le fait de faire obéir un enfant n’a aucun sens. Je ne pense pas que le but des parents doivent être de faire obéir leurs enfants mais plutôt de leur inculquer des valeurs qui les guideront tout au long de leur vie. Notre relation sera bien plus épanouie si elle est basée sur le respect mutuel plutôt que sur la domination de l’un par rapport à l’autre.
La majorité des parents veulent voir leurs enfants heureux, épanouis, respectueux des autres et d’eux-même, empathiques, honnêtes.
Est-ce grâce aux punitions qu’on arrivera à inculquer ces valeurs à nos enfants ?
Je suis intimement persuadé que non.
Les punitions sont tournées vers le passé, sur le fait de corriger l’enfant pour son comportement, ce qui, comme nous venons de le voir, l’incite à la rancoeur, la rébellion et la dissimulation. Elles ne lui inculquent aucunement les valeurs citées ci-dessus.
Au contraire, un excellent outil est la recherche de solution. Lorsqu’un comportement inacceptable se produit, au lieu de chercher à le punir (et donc se tourner vers le comportement passé), cherchons des solutions pour qu’il ne se reproduise plus. Nous nous tournons alors vers l’avenir dans une démarche d’amélioration. Pour cela, cherchons des solutions ensemble, dans le respect de chacun.
Il n’existe pas UNE technique miracle qui va vous permettre de faire coopérer votre enfant, qui lui fera prendre conscience des règles de la maison et de la société et qui le transformera en enfant parfait qui écoute, ne fait plus de crise et va se coucher lorsque c’est l’heure…
On n’est pas (encore ?) au pays des bisounours 🙂
À travers mes articles, j’essaie de vous donner des pistes, des techniques et surtout une manière de penser qui vous permettent d’avoir les clés pour éduquer votre enfant sans avoir recours aux punitions.
Ce que j’aimerais que vous gardiez à l’esprit est que votre enfant n’est pas un être qu’il faut corriger mais accompagner. Et cela passe par des discussions, des explications sur le pourquoi (pourquoi il y a des règles, pourquoi hurler au milieu du magasin parce que papa ne veut pas acheter tous les jouets n’est pas une solution), du respect et beaucoup d’encouragements !
(cette liste n’est pas exhaustive ;))
Le remplacement des punitions passe, entre autre, par le fait de remplir le réservoir affectif de votre enfant en jouant avec lui par exemple, de développer son autonomie, de l’encourager, de rediriger ses comportements inacceptables, de proposer des choix, d’adopter des comportements qui suscitent la coopération, de l’aider à gérer ses émotions, de le laisser faire ses expériences, de lâcher prise parfois, et tout ceci en restant le plus calme possible 🙂
Alors bien sûr, ce n’est pas facile.
Cela demande de revoir notre conception de relation parent-enfant et d’arrêter de croire qu’un enfant doit obéir et être sage.
Ce sont des habitudes à prendre jour après jour.
Pour commencer,
C’est un long chemin mais au bout le bonheur de votre enfant vous attend.
> Continuer la lecture avec l’article 10 alternatives à la punition
Pour aller plus loin sur le sujet de l’éducation sans récompense ni punition, je vous conseille la lecture des livres Éduquer sans punir (lire ma chronique) et Parents efficaces (Thomas Gordon) et La Discipline Positive (Jane Nelsen)
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