Les règles de vie à la maison sont essentielles pour le bon développement de l’enfant. Elles vont permettre à chacun de savoir ce qui est attendu de lui, ce qu’il peut ou ne pas faire, afin que la vie à la maison se passe bien. Réunies, elles forment le cadre qui définit comment les membres de la famille vont vivre ensemble.
Ce cadre sera comme un repère stable et sécurisant au sein duquel notre enfant pourra pleinement s’épanouir. Car c’est justement le manque de règles à la maison qui crée des angoisses. Car comment oser sans avoir peur si ce qui est permis un jour ne l’est pas le lendemain ?
C’est bien pour cela que toutes les famille, que ce soit conscient ou pas, mettent des règles en place : “On mange assis à table, On range les jouets avant d’aller se coucher, On ne court pas dans la maison, etc.”
Mais comment définir ces règles de vie ? Comment choisir celles sur lesquelles vous serez intransigeant(e)s, de celles qui seront négociables ? Et comment aider mon enfant à respecter les règles de la maison ?
C’est ce que je vais vous aider à faire dans cet article !
Note : Vous préférez me regarder parler plutôt que de lire l’article ? J’ai tout prévu 😉 Découvrez pourquoi et comment définir les règles de la maison avec votre enfant en regardant cette vidéo :
Pourquoi mettre en place des règles de vie avec nos enfants ?
Car nous avons tous des besoins différents. Car nos envies vont parfois à l’encontre des besoins des autres. Car si nous faisons tout que nous voulons sans nous préoccuper de ceux qui vivent avec nous, la situation deviendra vite invivable, nous avons besoin de règles qui régissent notre façon de vivre ensemble.
C’est pour cela que les règles de vie sont essentielles.
Mais… en suivant ce principe nous pourrions définir des règles pour tout et n’importe quoi et nous retrouver avec des dizaines, voire des centaines de consignes.
Ce n’est clairement pas ce que l’on veut ! Nos enfants seraient incapables de se les rappeler toutes. Et quel bazar ce serait… Rappelons-nous qu’avant 8 ans, un enfant n’a la capacité de mémoriser que quelques règles. N’encombrons pas son esprit avec des dizaines de règles.
C’est pour cela que le but n’est pas de définir des règles à répéter dès que notre enfant va à leur encontre “Ne te lève pas de table, Mange la bouche fermée, Dis bonjour, Enlève tes chaussures en dans la maison, Brosse-toi les dents après manger, etc.” mais bien poser un cadre.
Ce cadre sera composé de règles formant un ensemble cohérent et allant dans le sens de nos valeurs familiales. C’est au sein de ce cadre sécurisant que notre enfant pourra grandir et s’épanouir sereinement.
Dans son livre Parentalité affirmée, Charlotte Uvira compare ce cadre de vie à une muraille impressionnante et très rassurante. En définissant notre façon de vivre ensemble, le cadre, s’il est appliqué avec constance, va rassurer notre enfant, car il saura à quoi s’attendre et saura ce qui est accepté de ce qui ne l’est pas. Il n’y a pas de surprise pour lui. Ce cadre est comme un guide qui lui indiquera ce que nous attendons de lui pour que la vie en famille soit agréable pour tout le monde.
Travaillons en équipe pour créer les règles qui nous conviendront à tous (surtout si votre enfant est ado !)
Plutôt que de définir les règles dans notre coin, impliquons toute la famille ! Après tout, eux aussi ont leur mot à dire 😉
Grâce à cette implication de tous (à l’inverse d’imposer) notre enfant sera bien plus disposé à nous écouter, à donner son avis et à poser des questions pour comprendre notre démarche et s’imprégner de notre vision. Cet échange favorisera son envie de coopérer et diminuera par la même occasion notre besoin de répéter continuellement les règles.
Un peu comme dans une réunion de travail, toute la famille peut participer à la création des règles de la maison
Prendre le temps de se poser pour établir des règles, les transmettre à votre enfant et vous assurer qu’il les a comprises et intégrées va vous faire gagner en tranquillité, en clarté et favorisera la bonne ambiance au sein de votre famille !
Pour définir les règles de la maison, le plus simple est de rassembler toute la famille (sauf les tout petits qui ne sont pas encore capables de participer bien sûr) et de lister tout ce qui vous semble important. Puis de les regrouper par besoin. Est-ce que cette règle est liée au respect ? À la sécurité ? À la contribution familiale ? À la responsabilité ?
En regroupant les règles par besoin, vous faites passer le message que les règles ne sont pas un moyen de contrôler ou d’embêter votre enfant mais bien une façon de combler les besoins de tous. Cette différence est fondamentale car elle permet à notre enfant de voir le cadre de manière positive et plus comme une limitation de ses possibilités.
En participant à son élaboration, votre enfant n’aura pas l’impression de se voir imposer ces règles de vie, mais bien d’avoir participé à créer le cadre qui convient à tous.
La recette pour une règle de vie comprise et respectée
Avant de vous lancer tête baissée dans la définition des règles de vie de la maison, voici quelques conseils pour créer des consignes qui seront comprises, assimilées et retenues par votre enfant.
Pour cela, il est préférable que la règle soit :
Courte, simple, positive, voici une règle claire
Claire : Utilisez des mots simples, que votre enfant comprend. Il ne doit y avoir aucun doute sur l’interprétation de la règle. “Je marche dans la maison. Si je veux courir, je peux sortir dans le jardin”
Courte : Plus la règle sera courte et plus il sera facile pour votre enfant de la retenir. Pour autant, une explication est parfois utile. À nous de faire la balance entre longueur et clarté. “Comme j’aime avoir des vêtements propres dans mon armoire, je participe au moins 1 fois par semaine à ranger le linge propre”
Positive : Concentrons-nous sur le comportement attendu plutôt que sur ce qui est interdit. Cela facilite la compréhension et ouvre le champs des possibles au lieu de limiter votre enfant. “Je traite les autres comme j’aimerais qu’il me traite”
Cohérente : Pour créer un vrai sentiment d’appartenance et d’adhésion, les règles doivent être applicables par tous les membres de la famille. En faisant des exceptions pour certaines personnes, cela créerait un sentiment d’injustice et les règles perdraient de leur importance. “J’attends mon tour pour parler. Si j’ai quelque chose d’urgent à dire, je peux poser ma main sur l’épaule de mon interlocuteur pour le signaler.”
En lien avec un besoin : Associer une règle à un besoin permet de comprendre le but de la règle : améliorer le bien-être de toute la famille. “Dans la maison je surveille le volume de ma voix. Si j’ai besoin de crier, je peux sortir. (besoin de tranquillité)”
Les règles de vie forment une liste de solutions qui évitent ou résolvent les problèmes de la maison. Elles sont respectueuses de tous et applicables par tous les membres de la famille. Inutile de créer des dizaines de règles, en restant généralistes, vous éviter de créer des règles pour chaque micro problème : “Je suis poli et pense à dire merci aux personnes qui m’aident”
Les enfants n’ont pas besoin d’interdictions, ils ont besoin de règles
La différence entre règle et limite à beau être fine, elle est capitale pour notre enfant : les limites interdisent “Tu ne peux dessiner que sur des feuilles” alors que les règles expliquent “Je dessine sur une feuille”
Avec l’interdiction, on sent clairement la limite : l’enfant n’a le droit de dessiner QUE sur des feuilles (et sur rien d’autre). Un enfant à qui l’on dit cela se sentira frustré. Et avec la frustration vient le risque qu’il ait envie de plus et soit tenté de dessiner ailleurs : par terre ? Sur les murs ?
Alors qu’en utilisant la règle “Je dessine sur une feuille” il n’éprouve ni frustration ni tentation de dessiner autre part. D’ailleurs en définissant cette règle, nous pouvons ajouter une courte explication indiquant pourquoi dessiner se fait sur une feuille (car ailleurs ça salit la maison ?)
Une interdiction d’entrer : Qui a envie de voir ce qui se cache derrière cette porte ?
Chez moi, une règle est “Samedi et dimanche tu peux manger jusqu’à 3 bonbons”. Trois bonbons ! Ma fille est toute contente. Mais si j’avais formulé cette règle sous forme d’interdiction “Samedi et dimanche tu ne peux pas manger plus de 3 bonbons”, ma fille aurait été contente tout en ressentant une forme de limitation. Et très vite, elle se serait demandée : pourquoi seulement 3. Et pourquoi pas 4 ou 5 ?
Ne nous le cachons pas, personne n’aime se voir interdire quelque chose. Enfants comme adultes. L’interdit fascine, il attire. Il donne envie d’être transgressé. L’enfant à qui l’on dit qu’il est interdit d’ouvrir un placard va se demander pourquoi. Est-ce qu’il y a quelque chose d’extraordinaire dedans ? Et cela va décupler sa curiosité et son envie de passer outre l’interdiction.
Lorsqu’un interdit est posé, la question n’est pas de savoir s’il sera transgressé mais quand. Car ce qui est interdit est beaucoup plus attirant que ce qui est autorisé.
Concentrons-nous sur les permissions
Les mots que nous employons sont très importants pour nos enfants. Ils sont comme des objectifs. En énonçant un interdit “Il est interdit de courir sur le trottoir” notre enfant se focalise sur le comportement non désiré : courir sur le trottoir. Tôt ou tard et sans même s’en rendre compte il transgressera l’interdit en courant.
Alors qu’en changeant notre formulation pour énoncer une permission “Marche sur le trottoir” , l’attention de l’enfant est concentrée sur le comportement souhaité : marcher. Son objectif devient le même que le nôtre.
Des études en neuroscience ont également montrées que le jeune enfant a du mal à bien traiter la négation, son cerveau ne se concentrant que sur les mots clés d’une phrase. Ainsi, l’interdiction “Ne jette pas la nourriture” sera comprise comme une consigne par notre enfant : “Jette nourriture”. Voilà pourquoi malgré nos répétitions, notre enfant peut parfois donner l’impression de ne pas écouter. En fait, il nous a entendu mais n’a compris exactement ce que nous lui demandions.
Vous ne vous épanouissez PLEINEMENT dans votre rôle de parent ? Vos enfants ne vous écoutent pas. Alors vous criez et imposez. Mais ça ne vous convient pas ?
Découvrez ma formation Les secrets d’une éducation heureuse pour vivre enfin la vie de famille HARMONIEUSE et ZEN, SANS cris ni colères récurrentes dont vous rêvez.
Répéter les règles pour que votre enfant les mémorise
Créer des règles c’est bien mais lorsqu’elles sont appliquées c’est encore mieux !
Ne vous attendez pas à ce qu’une fois définies les règles de la maison soient respectées parfaitement le jour même par votre enfant. Non, il aura besoin de beaucoup de répétition pour les retenir.
Une solution peut-être d’imprimer, d’afficher et de relire les règles de la maison tous les matins pendant plusieurs jours. Cette répétition est nécessaire pour que votre enfant (et vous aussi !) les mémorise. Le cerveau est ainsi fait qu’il ne retient que ce qu’il rencontre fréquemment.
Les règles de vie que vous définirez sont le premier pas vers une vie de famille heureuse et épanouie, où les besoins de chacun seront pris en compte, où chaque membre de la famille sera responsabilisé pour apprendre à se comporter avec respect envers les autres.À vous de jouer ! Réunissez votre famille et commencez à réfléchir à ce qui est important pour que vous soyez heureux de vivre tous ensemble !
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Merci pour cet article, très intéressant et très clair! J’avais déja lu le livre de Filliozat, mais on oublie vite les bons conseils quand on a de vielles habitudes bien ancrées..merci pour ce rappel plein de bienveillance!
Helene
Bonjour,
Ce que vous dites est tres pertinent. Je le savais deja et avais l’impression de le mettre en place. Seulement je me rend compte que l’habitude est bien ancree. Encore hier en amenant mes deux aines (6 et 4 ans) chez le docteur je leur ai dit » On va chez le docteur, alors on ne crie pas, on ne touche pas a tout, on ne saute pas et on est sage » !!!! Bref, zero pointé. Et resultat : ils ont touche a beacuoup de choses, saute un peu et parle assez fort…………. Bravo !
Il faudrait reussir a reflechir avant chaque consigne que l’on dit a nos enfants. A force je suis sure que ca devindrait une habitude de « positiver » nos consignes mais pour le moment, j’ai encore besoin de faire une pause avant de parler pour etre sure de bien faire. Et meme quand j’ai l’impression de bien faire, c’est pas encore ca.
Alors merci pour votre piqure de rappel qui me fait du bien et qui va m’aider a progresser dans la communication avec mes enfants.
Merci pour cet article, très intéressant et très clair! J’avais déja lu le livre de Filliozat, mais on oublie vite les bons conseils quand on a de vielles habitudes bien ancrées..merci pour ce rappel plein de bienveillance!
Bonjour,
Ce que vous dites est tres pertinent. Je le savais deja et avais l’impression de le mettre en place. Seulement je me rend compte que l’habitude est bien ancree. Encore hier en amenant mes deux aines (6 et 4 ans) chez le docteur je leur ai dit » On va chez le docteur, alors on ne crie pas, on ne touche pas a tout, on ne saute pas et on est sage » !!!! Bref, zero pointé. Et resultat : ils ont touche a beacuoup de choses, saute un peu et parle assez fort…………. Bravo !
Il faudrait reussir a reflechir avant chaque consigne que l’on dit a nos enfants. A force je suis sure que ca devindrait une habitude de « positiver » nos consignes mais pour le moment, j’ai encore besoin de faire une pause avant de parler pour etre sure de bien faire. Et meme quand j’ai l’impression de bien faire, c’est pas encore ca.
Alors merci pour votre piqure de rappel qui me fait du bien et qui va m’aider a progresser dans la communication avec mes enfants.